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Le Cafe du commerce

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« Tout passe en ce monde, sauf le café dans les mauvais filtres. » (Alphonse Allais)


Amour

Publié par Félix sur 8 Novembre 2012, 00:58am

Amour

Je dois faire un aveu : j’ai fini par m’ennuyer devant cette variation de l’amour offerte par Haneke. Ma deuxième confession paraîtra alors encore plus étrange : j’ai aimé le film d’Haneke !

Bien que j’aie vu bon nombre de ses derniers films, je ne suis pas un grand fan du réalisateur autrichien et je garde en mémoire autant de scènes sublimes (la scène finale de « La Pianiste ») que de scènes atroces et glauques (le reste de « La Pianiste » (!) ou la scène d’égorgement dans « Caché »). Je craignais donc un film un peu crado sur la fin de vie, j’attendais au tournant les escarres filmées en gros plan ou le visage d’Emmanuelle Riva ruisselant de sueur et de bave. Au final, cet « Amour » là n’est ni outrancier, ni cruel. Le film est certes toujours empreint de tristesse mais jamais négatif et désespéré, le personnage de George joué par Jean-Louis Trintignant, tel un roc tente de garder le cap malgré la progression inexorable de la maladie et le couple tente lui-même de faire comme si de rien n’était, comme si leur amour ne pouvait se laisser ronger par le mal qui gagne Anne.

Alors certes, c’est assez lent et ce n’est pas toujours palpitant. On suit le couple entre son salon et sa cuisine, entre son lit et le fauteuil roulant, entre ses exercices physiques et ses lectures d’Elle et du Monde. Mais jamais une scène ne m’a parue longue à l’excès (Haneke ne rechigne pourtant pas toujours à des plans fixes de 5min) et chaque scène est un maillon de plus dans le processus de déchéance du couple. Car il s’agit bien de cela ici, du coup porté à l’amour d’un petit couple de bourgeois octogénaire et du délitement de celui-ci avant que la mort ne fasse son œuvre. L’histoire d’un couple lambda comme on en trouve par centaines à Paris, et qui devient subitement le couple d’un huis-clos, d’un drame qui se joue entre les quatre-murs de son appartement et que personne (mis à part peut-être le spectateur) ne semble vraiment comprendre : Eva leur fille (Isabelle Huppert, touchante) semble complètement désemparée, les voisins sont rapidement congédiés et le pianiste Alexandre Tharaud est tout empoté quand il découvre que son ancienne prof’ est en fauteuil roulant. Trintignant et Riva forment un couple parfaitement assorti, encore une fois dans la caricature de ces bonnes gens érudits au phrasé policé. J’ai alors pensé au duo Lindon-Vincent de « Quelques heures de printemps » et réflexion faite, le couple d’ « Amour » serait peut-être le pendant bourgeois du tandem « français lamba » du film de Brizé (que j’adore, ça c’est dit !). De là à conclure un peu facilement que, modestes et nantis, nous sommes tous concernés par la mort et la maladie …

« Amour » est à mon avis le film de Michal Haneke le plus « grand public » et ce malgré son rythme lent qui en rebutera plus d’un. Mais mérite le détour, ne serait-ce que pour son propos universel et humaniste.

Note : 4/5

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